Dans cet épisode, je rencontre Manon qui nous parle de son parcours inspirant pour se préparer à la naissance. Ce qui m’a marqué dans son parcours, c’est cet élan inanetable que certaines femmes ressentent de se préparer activement et se renseigner sur la naissance, avant même d’avoir un projet bébé, voire même un compagnon.

Ça peut être très déstabilisant. Alors je voulais vous témoigner que c’est courant et que c’est OK ! Après des années à s’informer, et à déconstruire aussi, elle se dirige enfin, avec douceur, vers son enfantement, riche de ce parcours initiatique qui lui permet de se sentir pleinement confiante dans son projet.

Au moment de la publication, nous sommes exactement 1 an après la naissance de sa petite fille ! Je remercie au passage le Festival Terre Féminine et leurs créatrices pour m’avoir permis de la rencontrer ainsi que de nombreuses femmes encore chère à mon cœur.

Ce qui suit est l’article de blog associé à l’épisode :

https://smartlink.ausha.co/dans-le-ventre-des-femmes-le-chemin-de-la-douleur-a-la-douceur/12-manon-le-recit-de-sa-preparation-a-la-naissance-de-ses-reves

L’article de blog est un résumé et ne reprends pas toutes les pépites citées dans celui-ci. Je te conseille donc vraiment d’aller l’écouter si l’article a piqué ta curiosité !

Pour retrouver les épisodes du podcast Dans le ventre des femmes, de vive voix et sur toutes les plateformes d’écoute c’est par ici : J’écoute le podcast

pré-Conception - Amélie Dumont - Naturopathe et doula - pexels-trần-long-7743454

Quand la maternité appelle… bien avant le projet bébé

Manon a toujours su qu’elle voulait des enfants. Depuis toujours, la maternité lui parlait viscéralement. Pourtant, pendant des années, ce désir était accompagné d’une terreur absolue : celle de l’accouchement.

Comme beaucoup de femmes, Manon a grandi entourée de récits effrayants. Sa mère, sa grand-mère, ses tantes, toutes lui racontaient des histoires qui faisaient « méga peur ». Des récits de déchirures, de douleurs atroces, de sang partout. Les films à la télévision ne faisaient qu’amplifier cette vision cauchemardesque de la naissance.

Dans sa tête d’enfant, puis d’adolescente, un paradoxe s’installait : elle voulait des enfants à tout prix, mais refusait catégoriquement l’idée d’accoucher. Elle se disait même qu’elle trouverait peut-être « autrement » pour avoir des enfants, sans passer par cette épreuve insurmontable.

Le déclic : « Il doit y avoir une autre manière »

Vers 23-24 ans, quand le projet de maternité a commencé à devenir plus concret, quelque chose en Manon a résisté. Une petite voix intérieure lui murmurait qu’il devait forcément exister une autre possibilité. Quelque chose de plus doux, de plus naturel.

Cette intuition l’a poussée à chercher. Au début, son objectif était simple : trouver une recette, une formule magique pour ne pas souffrir. Elle lisait des articles sur Internet mentionnant le mouvement, la respiration, les maisons de naissance. Mais à l’époque, elle était encore dans le moule classique : péridurale, biberon, accouchement médicalisé.

Sept ans de déconstruction : un chemin initiatique

Ce qui frappe dans le parcours de Manon, c’est le temps. Sept ans. Sept années passées à chercher, lire, déconstruire, reconstruire. Sept ans avant même d’être enceinte. Cette préparation à la naissance naturelle s’est révélée être un véritable chemin initiatique.

Les premières recherches : seule dans le brouillard

Au début, Manon cherchait partout sur Internet. Elle tapait des mots-clés, dévorait des articles, parcourait des sites. Elle avait l’impression de trouver des pépites d’or, mais aussi de devoir les cacher. Comme si elle déterrait un vieux livre de sorcière au fond d’une bibliothèque poussiéreuse.

« Si je dévoile ça aux autres, je vais passer pour une folle dingue », se disait-elle. Néanmoins, elle continuait. Parce que ces informations résonnaient en elle d’une manière inexplicable. Ça faisait sens, même si personne autour d’elle ne semblait partager cette vision.

Petit à petit, elle est tombée sur des références précieuses : Michel Odent, Nina Narre, Lucile Gomez. Des gens « habités par une envie viscérale de montrer qu’en fait, ça se passe autrement ». Ces découvertes ont été comme une révélation. Comme si on lui disait soudain que la terre était ronde, après des années à croire qu’elle était plate.

La phase de colère : rébellion contre le système

Après l’enthousiasme des premières découvertes est venue une phase plus difficile. Manon s’est retrouvée envahie par la colère. Elle découvrait que la grossesse était systématiquement traitée comme une pathologie, que les protocoles médicaux entravaient souvent la physiologie naturelle.

Elle est passée par une période de rébellion, presque « extrémiste » dans sa vision. Elle rejetait en bloc tout ce qui venait du monde médical. Pourtant, cette phase était nécessaire. C’était une étape dans sa préparation à la naissance naturelle, un passage obligé pour ensuite trouver l’équilibre.

Trouver l’équilibre : accepter tous les scénarios

Avec le temps et la maturation, Manon a compris quelque chose de fondamental : la médecine et la physiologie peuvent cohabiter. Chacun doit simplement trouver sa place.

Le lâcher-prise : ni toute-puissance, ni déni

À un moment donné dans sa préparation à la naissance naturelle, Manon a ressenti une forme de toute-puissance. Elle avait tellement d’informations, tellement de connaissances qu’elle se disait : « Je vais y arriver, je crois au truc, tout va bien se passer. »

Mais elle a aussi compris qu’on ne maîtrise rien. Que le zéro risque n’existe pas. Qu’il est important d’avoir un plan A magnifique, tout en acceptant sereinement qu’un plan B puisse être nécessaire. Ce n’est pas de la défaite, c’est de la sagesse.

« Tous les scénarios sont possibles et tous les scénarios sont OK », explique-t-elle. C’est peut-être le Saint Graal de la déconstruction. Ne pas chercher à se challenger, ne rien prouver à personne, mais simplement se faire confiance en ayant conscience du panorama complet.

De la peur de souffrir au rêve d’accoucher

L’évolution de Manon est saisissante. Elle se souvient avoir dit dans son enfance : « Moi, je veux des enfants, mais je ne veux pas accoucher. » Aujourd’hui, enceinte, elle confie à sa sage-femme : « Je rêve d’accoucher. »

Comment est-ce possible d’en arriver là ? Par un profond changement de lunettes. Sans tomber dans l’utopie, sans croire que ce sera magique et idyllique, mais en ayant vraiment envie de vivre cette expérience dans de bonnes conditions. En voyant l’accouchement non plus comme une épreuve subie, mais comme un rituel de passage, une porte qui s’ouvre vers une nouvelle version de soi.

Les rencontres essentielles : sortir de l’isolement

Pendant longtemps, Manon a vécu cette quête en solitaire. Elle se sentait seule, incomprise, presque marginale. Trouver des personnes qui partageaient sa vision a été crucial dans sa préparation à la naissance naturelle.

Les cercles de femmes : un soulagement immense

Quand Manon a commencé à rencontrer d’autres femmes qui cheminaient sur ces questionnements, elle a ressenti un soulagement énorme. Elle n’était plus « la folle ». Il y avait d’autres personnes qui pensaient que cette approche était non seulement OK, mais même peut-être la vérité.

Ces connexions lui ont permis de ne plus se sentir isolée. De pouvoir parler librement sans avoir la gorge serrée à l’idée de ne pas être comprise. Aujourd’hui, elle arrive à avoir des conversations posées avec des gens qui ne partagent pas sa vision, sans se sentir attaquée.

Michel Odent : le héros de l’histoire

Pour Manon, Michel Odent représente une figure essentielle. Le fait que ce soit un homme de 60 ans, d’une autre génération, donne encore plus de poids à son discours. C’est rare de trouver des hommes qui parlent aussi bien des femmes, sans tomber dans un discours trop masculin.

« Quand j’ai découvert ce personnage, pour moi, c’était vraiment le messie », confie-t-elle. Un soulagement doux. Ses conférences et ses livres ont été des jalons essentiels dans son parcours de déconstruction.

 

 

 

 

 

Trouver la bonne sage-femme : un élément clé

Avoir toutes les informations du monde ne suffit pas. Manon a compris qu’elle avait besoin d’un suivi professionnel, d’une sage-femme ouverte qui pourrait l’accompagner dans son projet.

Des premiers contacts difficiles

Au début, quand elle essayait de parler de ses envies à des professionnels, elle ne se sentait pas crédible. Elle se souvient d’une sage-femme qui, bien qu’a priori ouverte, lui a immédiatement transmis sa peur : « Vous ne pouvez pas faire ça toute seule, il faut être accompagnée. » Ce discours flippant ne l’aidait pas.

Manon avait besoin d’un discours rassurant, d’une professionnelle qui lui dise : « Oui, ce que tu envisages est possible. Tout ce que tu as appris existe vraiment et c’est réalisable. »

La rencontre avec Charline : enfin comprise

Grâce à des connexions, notamment via l’association Coccinelle à Besançon, Manon a fini par trouver sa sage-femme. La relation n’a pas été simple au départ. Manon est arrivée avec son « sac lourd de 7 ans d’informations », un peu comme une droguée qui avait besoin de tout dire, tout partager.

Il y a même eu un moment de blocage où Manon s’est demandé si ça allait fonctionner. Elle a alors vidé son cœur à sa sage-femme, lui expliquant que c’était la première fois qu’elle pouvait discuter avec une vraie professionnelle de la naissance. Ce besoin était vital pour elle.

Cette honnêteté a débloqué la situation. Aujourd’hui, leur relation fonctionne parfaitement. La sage-femme apporte le cadre médical et administratif dont Manon avait besoin, notamment pour avoir un plan B bien ficelé. Mais elle soutient pleinement son plan A : un accouchement à domicile, en toute physiologie.

 

 

 

 

 

Le défi du couple : avancer ensemble

La préparation à la naissance naturelle n’est pas qu’une affaire de femme. Le conjoint doit être embarqué dans le projet, ou au moins en accord avec lui. Pour Manon, ce n’a pas été évident.

La première réaction : « Ce sera sans moi »

Quand Manon a abordé le sujet avec son compagnon pour la première fois, après des années de déconstruction solitaire, sa réaction a été brutale : « N’importe quoi. Ce sera sans moi. »

Cette baffe l’a obligée à revoir sa stratégie. Elle ne pouvait pas simplement déverser toutes ses convictions d’un coup. Elle a compris qu’elle devait planter des graines, doucement, progressivement.

Des arguments scientifiques pour un esprit cartésien

Son compagnon est très cartésien, peu connecté à l’émotion. Il voulait du concret : des études, des chiffres, des publications. « Est-ce que c’est fondé, ce que tu me dis ? Est-ce qu’il y a des preuves ? »

Manon a alors cherché des informations plus scientifiques. Elle lui a montré que non, il n’y a pas plus de risques d’accoucher à la maison que d’accoucher en maternité. Même au-delà : on augmente certains risques en maternité, mais ils sont compensés par la présence de l’équipe médicale.

Ces arguments ont rassuré son compagnon. Aujourd’hui, il ne partage pas forcément sa passion pour le sujet, mais il la soutient. Il sait qu’elle ne part pas « comme une illuminée », qu’il y a une réflexion solide derrière. Il fera en fonction le jour J, sans peur excessive.

Gérer le regard des autres : un exercice d’équilibre

L’un des défis majeurs dans la préparation à la naissance naturelle, c’est de gérer les réactions de l’entourage. Manon a longtemps été envahie par le regard des autres, par leurs peurs, leurs incompréhensions.

La famille : entre inquiétude et jugement

Sa famille n’a pas du tout compris ses choix au départ. Ils s’affolaient : « Moi, ça s’est super mal passé à la maternité, j’imagine même pas comment ça se serait passé à la maison, ça aurait été forcément pire ! »

Manon a appris à leur apporter des arguments sur la mécanique de la naissance, sur le fonctionnement hormonal. Elle leur explique la nature des choses, calmement. Elle voit dans leurs yeux qu’elles n’avaient pas ces cartes-là. Et souvent, elles finissent par dire : « Ah OK, je comprends où tu veux en venir. »

Trouver son ancrage intérieur

Aujourd’hui, Manon a trouvé un positionnement juste. Elle n’essaie plus de convaincre les gens qui ne sont pas prêts ou qui ne sont pas alignés avec son schéma. Elle écoute leurs récits sans jugement, même quand ils essaient de la convaincre de prendre la péridurale.

« Chacun son truc, sans jugement », dit-elle. Elle essaie de rassurer ceux qui l’envahissent de leur peur, surtout ses proches d’une autre génération. Mais elle se protège aussi, en restant centrée sur ce qui a du sens pour elle.

 

 

 

    Les outils concrets : nourrir sa préparation

    Au-delà de la réflexion philosophique, Manon a accumulé des ressources concrètes pour sa préparation à la naissance naturelle.

    Le mini-livret essentiel

    Son coup de cœur absolu : « Les besoins essentiels de la femme qui accouche » de Ruth Ehrhardt. Un tout petit livret d’une dizaine de pages, avec une femme dessinée au crayon. Pour elle, c’était une évidence. Elle ne l’a pas lu, elle l’a « mangé ».

    Ce livret synthétise l’essentiel de ce qu’une femme qui se prépare à accoucher doit savoir. Simple, accessible, fondamental.

    Les BD de Lucile Gomez : pour déconstruire en douceur

    Manon recommande particulièrement ces BD pour l’entourage. C’est ludique, plein d’humour, accessible à tous. Lucile Gomez n’a pas de colère envers la médecine ou l’hôpital. Elle prend les deux approches et fait un cœur avec.

    C’est l’outil parfait pour prêter à sa famille, à son compagnon, pour déjà déconstruire des choses avant de s’engager dans des discussions plus profondes.

    Les conférences et livres de Michel Odent

    Incontournables pour quiconque s’intéresse à la naissance physiologique. Michel Odent rappelle qu’on n’a pas grand-chose à apprendre, mais énormément à désapprendre. C’est précisément ce que Manon a vécu : des années pour comprendre qu’il n’y a rien à apprendre, juste à faire confiance.

    Le groupe des ANA et les récits de naissance

    ANA signifie « Accouchement Non Assisté ». Manon s’est rapprochée de ce groupe sur Facebook pour lire des récits de naissance. Ça l’a énormément rassurée au début de voir que d’autres femmes vivaient des naissances magnifiques, sans intervention médicale.

    Néanmoins, elle met en garde : certains récits peuvent verser dans l’extrémisme. Il faut savoir prendre du recul, garder son propre cap, ne pas se laisser embarquer dans des visions qui ne nous correspondent pas vraiment.

    L’importance du lâcher-prise et de l’intuition

    À travers tout ce parcours de préparation à la naissance naturelle, Manon a appris quelque chose de fondamental : le lâcher-prise.

    Accepter l’inconnu

    Après sept ans de recherches acharnées, Manon arrive aujourd’hui à un état de sérénité. Elle a l’impression d’avoir « un peu tout vu » sans l’avoir vécu. Elle connaît théoriquement tout le paysage de ce qui peut se passer de bien et de mal.

    Cette connaissance lui permet de ne plus avoir de peur. Elle n’attend rien de précis, donc elle ne sera pas déçue. Elle aimerait que tel schéma se présente, mais si un autre arrive, tant pis. Ce sera une autre expérience, peut-être tout aussi belle.

    La douleur qui a du sens

    Un élément clé de sa transformation concerne la douleur. Manon fait une distinction entre les douleurs qu’on subit (un mal de tête, un virus) et les douleurs qui ont du sens. La douleur de l’accouchement appartient à cette deuxième catégorie.

    « Ces douleurs-là sont beaucoup plus faciles à gérer quand tu sais, quand tu as les outils, quand tu as toutes les cartes », explique-t-elle. Tu n’es pas passive, tu vis le truc. Tu es en dialogue avec ton bébé. C’est génial.

    L’accouchement comme rituel de passage

    Pour Manon, l’accouchement est bien plus qu’un événement médical. C’est un rituel de passage, une initiation à la maternité.

    Une ouverture sans précédent

    « Jamais dans une vie, une femme ne s’ouvre autant », observe Manon. Il y a un avant et un après. La jeune femme qu’on était avant. Le petit être qui a décidé de venir. Et puis cette porte qui s’ouvre en disant : « J’étais ça, maintenant je suis ça, je suis une autre personne. »

    Elle trouve ça tellement beau de vivre l’accouchement comme ça, plutôt que de le subir. Cette vision transforme complètement l’expérience. Ce n’est plus une épreuve terrifiante, mais un moment sacré, intense, qui fait sens.

    Vivre pleinement l’expérience

    Manon ne veut pas éviter l’accouchement ou passer à côté. Elle veut le vivre pleinement, dans de bonnes conditions. Chez elle, à trois minutes des pompiers et sept minutes de la polyclinique. Avec sa sage-femme en filigrane, disponible si besoin. Mais idéalement, juste avec l’essentiel : elle, son compagnon, et leur bébé qui arrive.

    Cette préparation à la naissance naturelle ne la rend pas naïve. Elle sait que ça peut tourner autrement. Mais elle sait aussi qu’elle a tout mis en œuvre pour que les conditions soient optimales. Le reste, elle l’accepte avec sérénité.

    Les associations de soutien : ne pas rester seule

    Manon insiste sur l’importance de se connecter à d’autres femmes et à des associations.

    Super Maman et Coccinelle

    L’association Super Maman existe partout en France. À Besançon, l’association Coccinelle accompagne les femmes dans leur maternité. Ces espaces sont précieux pour rencontrer d’autres mères, partager, se sentir moins seule.

    C’est grâce à Coccinelle que Manon a trouvé sa sage-femme et d’autres femmes qui partageaient sa vision. Ces rencontres ont été déterminantes dans son parcours.

    Le documentaire « Faut pas pousser » de Nina Narre

    Un documentaire essentiel qui montre des naissances physiologiques, sans filtre. Pour Manon, ces images ont été puissantes. Elles lui ont montré que oui, c’était possible. Que d’autres femmes vivaient ça, et que c’était beau.

    Prendre le temps : il n’est jamais trop tôt

    Un message central émerge du parcours de Manon : il n’est jamais trop tôt pour commencer sa préparation à la naissance naturelle.

    Chacune son rythme

    Certaines femmes ont besoin de sept ans comme Manon. D’autres commencent à déconstruire pendant leur grossesse et deux mois suffisent. Tout dépend de ce qu’il y a à désapprendre, des croyances enracinées, de la sensibilité de chacune.

    Pour certaines, ça viendra peut-être lors d’une deuxième grossesse. Pour d’autres, dès la première. Il n’y a pas de mauvais moment. Mais ce qui est sûr, c’est que ce travail de déconstruction prend du temps.

    Se sentir moins lourde le jour J

    L’avantage d’avoir fait tout ce travail en amont, c’est qu’on arrive au jour J plus légère. Même si ça ne se passe pas exactement comme prévu, on n’est pas déçue. On peut se dire : « C’était une chouette expérience quand même. »

    Manon sent qu’elle a dénoué énormément de choses. Qu’elle a transformé ses peurs en confiance. Que sept ans plus tard, elle n’est plus la même femme qui tremblait à l’idée d’accoucher.

    Le message d’espoir : faire germer des graines

    Ce qui frappe dans le témoignage de Manon, c’est la contamination positive. Elle a l’impression qu’en sept ans, quelque chose a bourgeonnÉ dans la tête des gens en même temps qu’elle faisait son chemin.

    Un mouvement qui grandit

    Aujourd’hui, de plus en plus de femmes se posent ces questions. Les maternités commencent à s’interroger sur d’autres types de prises en charge, plus naturelles, plus physiologiques. Certaines sages-femmes, même si elles n’accompagnent pas encore à domicile, encouragent les femmes à aller dans ce sens.

    Manon y voit un signe d’espoir. Elle est convaincue qu’un jour, on ne sera plus considérées comme des sorcières ou des illuminées hippies. Qu’il y aura plus de maisons de naissance, plus de plateaux techniques, plus d’options pour les femmes qui veulent accoucher autrement.

    Semer des graines autour de soi

    Manon continue de semer des petites graines autour d’elle. Avec des mots rassurants, sans forcer, en respectant l’ouverture d’esprit de chacun. Elle prête des livres, partage des ressources, raconte son parcours.

    Ces graines germeront chez certaines personnes, pas chez d’autres. Et c’est OK. L’important, c’est de continuer à en parler, à montrer qu’une autre voie existe.

    Conclusion : transformer la peur en rêve

    Le parcours de Manon illustre magnifiquement ce qu’une véritable préparation à la naissance naturelle peut apporter. Ce n’est pas juste accumuler des informations. C’est transformer en profondeur sa vision de la naissance, de son corps, de sa puissance.

    Sept ans pour passer de « Je veux des enfants mais je ne veux pas accoucher » à « Je rêve d’accoucher ». Sept ans pour déconstruire les peurs héritées, les croyances limitantes, les récits traumatisants. Sept ans pour construire une confiance profonde en sa capacité à mettre au monde.

    Ce chemin n’est pas linéaire. Il passe par l’enthousiasme, la colère, le doute, puis enfin la sérénité. Il nécessite de trouver les bonnes personnes : des professionnels ouverts, des femmes qui partagent cette vision, un compagnon qui soutient même s’il ne comprend pas tout.

    Si vous ressentez cet appel intérieur, cette envie viscérale de vous préparer à la naissance différemment, sachez que c’est normal. Que c’est légitime. Que vous n’êtes pas folle. Que d’autres femmes, comme Manon, ont suivi ce chemin et en sont ressorties transformées.

    Il n’est jamais trop tôt pour commencer. Que vous ayez un projet bébé dans six mois ou dans cinq ans, que vous soyez en couple ou non, vous pouvez déjà commencer à nourrir ce rêve. À lire, à rencontrer, à déconstruire. À votre rythme, avec douceur.

    La naissance physiologique n’est pas une utopie réservée à quelques privilégiées. C’est le fonctionnement naturel du corps féminin, que des siècles de médicalisation nous ont fait oublier. Se reconnecter à cette sagesse ancestrale demande du temps, mais c’est possible. Manon en est la preuve vivante.

    Pour aller plus loin : Les ressources de Manon

    Associations :

    • Association Super Maman (partout en France)
    • Association Coccinelle (à Besançon)

    Livres et ressources :

    • Michel Odent : toutes ses conférences et livres
    • « Les besoins essentiels de la femme qui accouche » – Ruth Ehrhardt (mini livret essentiel)
    • Les BD de Lucile Gomez (parfaites pour l’entourage)

    Documentaires :

    • « Faut pas pousser » de Nina Narre

    Groupes de soutien :

    • Groupe des ANA (Accouchements Non Assistés) et récits de naissance

    Pour un accompagnement personnalisé : Si vous souhaitez être accompagnée pour préparer un projet bébé, une naissance ou votre post-partum, n’hésitez pas à me contacter. La préparation à la naissance naturelle se fait idéalement en amont, à votre rythme, pour arriver le jour J avec confiance et sérénité.

    Découvrir l’épisode complet :

    Pour écouter l’épisode en question, rdv sur toutes les plateformes d’écoute. 

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