Bonjour à toutes et à tous ! Je suis Amélie Dumont, naturopathe, doula et bien plus encore. Je suis ravie de vous retrouver pour vous guider sur le chemin de la douleur à la douceur. Aujourd’hui, nous plongeons au cœur d’un témoignage sur l’allaitement et la parentalité.

Ah les difficultés d’allaitement, ce n’est pas si rare. Ce qui est rare, c’est d’avoir un témoignage !
Je suis heureuse de vous présenter Trécy et son parcours. J’ai eu la joie de l’accompagner à un moment délicat de sa vie et de son allaitement. Une très belle rencontre, et bien qu’elle n’y croyait plus quand je l’ai rencontrée une semaine après la naissance de son fils, au moment où je publie cet épisode, cela fait 17 mois qu’elle allaite son fils !

On y parle aussi des difficultés et des joies d’être parents, de la grossesse aux premières années de l’enfant, en passant par l’accouchement.

Si toi aussi tu souhaites être accompagnée, avant, pendant, ou après l’allaitement, écris-moi simplement.

C’est si important que cet épisode soit partagé au plus grand nombre !

 

Ce qui suit est l’article de blog associé à l’épisode :

L’article de blog est un résumé et ne reprends pas toutes les pépites citées dans celui-ci. Je te conseille donc vraiment d’aller l’écouter si l’article a piqué ta curiosité !

Pour retrouver les épisodes du podcast Dans le ventre des femmes, de vive voix et sur toutes les plateformes d’écoute c’est par ici : J’écoute le podcast

Allaitement - Amélie Dumont - doula - bébé

Les Prémices : Un Premier Allaitement Semé d’Embuches avec Connor

Trécy, maman de deux enfants, nous a ouvert son cœur sur un sujet central de la maternité : l’allaitement.

Dès son premier enfant, Connor, elle avait cette profonde volonté d’allaiter. Cependant, les débuts furent loin d’être idylliques. Sa montée de lait s’est faite tardivement. Rapidement, à la maternité, le personnel lui a suggéré des compléments. Cette proposition, elle l’a vécue comme un déchirement. Car elle allait à l’encontre de son projet. Elle a également perdu confiance en elle. Un sentiment courant chez les nouvelles mamans, déjà sujettes aux doutes et aux remises en question.

Connor ne prenait pas de poids, ce qui a intensifié la pression. Le personnel médical lui a finalement dit : « Stop, madame, votre bébé s’il pleure trop, c’est qu’il a faim ». Elle a accepté de donner le complément, bien sûr, pour le bien de son enfant. Mais elle s’est sentie profondément bouleversée. Malgré tout, elle a poursuivi un allaitement « limite » jusqu’à huit mois. Moment où elle a constaté une intolérance au lait de vache chez Connor. Trécy a cherché des ressources à l’époque, se documentant et se tournant vers des professionnels, notamment sa sage-femme.

Bien que sa sage-femme lui ait apporté un grand soutien général, l’allaitement n’était pas sa spécialité première. Les discussions sur le sujet sont restées brèves. Cela a laissé Trécy avec une grande frustration et une amertume de ne pas avoir pu aller au bout de son projet. Elle n’a jamais vraiment eu de réponses à ses questions : se demandant « pourquoi moi, je n’ai pas pu ». Cette expérience, bien que difficile, a forgé une partie de sa perspective future.

 

 

La Deuxième Grossesse avec Priam : La Force de l’Expérience et de la Confiance Retrouvée

 

Quelques années plus tard, Priam est venu se nicher dans son ventre. Cette deuxième grossesse, Tracy l’a vécue très différemment, grâce à l’expérience acquise. Physiquement, elle a toujours adoré être enceinte. Cette fois-ci, moralement et mentalement, le chemin fut bien plus serein.
Elle s’est sentie « maman confirmée ». Une étape importante qui a diminué la pression et les doutes. Elle ne se posait plus les mêmes questions et s’est documentée davantage. Affinant ses choix vers une maternité de proximité, le portage, et la diversification alimentaire menée par l’enfant (DME).

Elle a découvert l’importance du portage physio, une méthode qui respecte la position naturelle du bébé, similaire à celle in utero, notamment pour les jambes et le dos. Elle a appris que des outils comme l’écharpe ou le sling permettent cette position optimale. Pour Connor, elle avait une écharpe « énorme » et n’avait pas été formée, ce qui l’avait « énervée ». Pour Priam, elle a découvert le sling. Une écharpe avec un anneau, facile à installer et très confortable, qui aide le bébé à retrouver cette position apaisante. Au-delà du bien-être du bébé, le portage physio est aussi pensé pour le confort du dos de la maman.

Trécy a également approfondi ses connaissances sur l’allaitement, notamment sur les conditions favorisant la production de lait. Elle a découvert le rôle crucial de l’ocytocine, l’hormone de l’amour et de la production lactée, dont la sécrétion est boostée par un environnement propice, des personnes bienveillantes et une alimentation adaptée. La maternité de Besançon, où elle a accouché, offrait des infrastructures intéressantes comme une salle nature, mais elle n’a pas pu y avoir accès. Sa plus grande déception fut de réaliser que la sage-femme qui la suivait ne serait pas présente à l’accouchement, rompant ainsi le lien de confiance tissé durant la grossesse.

C’est là qu’elle a compris l’importance des doulas. Elle est aujourd’hui convaincue de la complémentarité du travail des sages-femmes et des doulas, qui peuvent offrir un suivi et un soutien à l’allaitement émotionnel continu. L’environnement, le « cocon » créé autour de la maman, la relation de confiance et l’alimentation sont des piliers essentiels pour une maternité épanouie. Trécy, déjà passionnée par la nutrition, a cherché à booster sa lactation par l’alimentation, souhaitant un lait riche pour son bébé. Avec cette deuxième grossesse, armée de plus de connaissances et surtout d’une confiance en elle cultivée grâce à son aîné, elle était prête.

L’Accouchement de Priam et le Choc du Post-Partum

L’accouchement de Priam fut plus complexe que le premier. La péridurale fut mal posée, causant des douleurs jusqu’au bras. Sa poche des eaux n’ayant pas rompu entièrement, elle a dû prendre des antibiotiques et l’accouchement a été déclenché, ce qui l’a rendue un peu triste. Elle aurait aimé aller plus loin dans un accouchement naturel. Les contractions, en cas de déclenchement, sont plus douloureuses. Et Trécy était déjà fatiguée, ne pouvant pas dormir ni prendre de bains pour se soulager, comme elle l’aurait souhaité. Malgré tout, elle a dansé, mis de la musique, fait ses exercices sur ballon, et même consommé des feuilles de framboisier pour favoriser les contractions.

Cependant, un élément crucial a pesé lourdement : le manque de soutien. Tracy était venue à Besançon par amour. Mais s’est retrouvée seule avec le père de ses enfants, qui n’était pas toujours disponible. Elle a réalisé à quel point le soutien est essentiel. Et combien il peut manquer, que ce soit du système hospitalier (accueil, suivi des professionnels), ou de la famille. Elle a dû puiser en elle des ressources considérables. Son mantra est devenu : « Donner le meilleur de soi-même, faire du mieux qu’on peut et accepter ce qui est ».

 

À la naissance de Priam, la prise au sein s’est faite, mais le bébé était épuisé, tout comme elle. Pendant trois jours, ils ont fait des efforts intenses, Priam se réveillant toutes les heures pour téter. Mais le lendemain de cette période, la pédiatre est arrivée, constatant une perte de poids au-delà de 10%. Elle a dit, de manière « lunaire » : « Madame, si vous voulez sortir, il faut le compléter, là ça ne va pas ». Trécy s’est littéralement effondrée en pleurs. Elle a trouvé cette situation « hyper injuste » car elle « sentait que ça allait le faire », elle avait confiance en elle et en son bébé.

Une sage-femme est intervenue avec des mots très durs. Malgré le choc émotionnel, son désir le plus fort était de rentrer chez elle, de créer son « cocon », de retrouver ses proches, de manger et boire à sa guise. Elle était convaincue que l’allaitement était « le meilleur qu’on puisse donner à son enfant ». De retour à la maison, la confiance était cependant ébranlée. Elle a donc acheté du lait en poudre, mais a continué d’insister pour la mise au sein, se sentant « fâchée » et « contrariée ». Même sa propre mère, issue d’une époque où l’allaitement était différent, ne comprenait pas l’importance que cela revêtait pour elle.

La Quête du Soutien et la Renaissance de l’Allaitement

Face à cette situation difficile, Trécy a continué ses recherches et s’est mise en quête de soutien. Elle avait besoin de quelqu’un qui la soutienne, la comprenne, la rassure et lui rappelle que c’était « ok ». C’est ainsi qu’elle m’a contactée, ayant déjà entendu parler de mon travail. Elle a appelé avec une décision ferme : « Je ne donne plus de complément, je vais y arriver, ça va fonctionner, j’ai confiance en moi« . Elle avait juste besoin que cela lui soit confirmé.

Je suis venue à son domicile, « tout en douceur, avec une bienveillance incroyable », et ma présence a renforcé sa détermination. Nous avons parlé d’alimentation et j’ai pu lui donner des « tips » pour un lait nourrissant.

Sa rencontre avec une pharmacienne de Besançon a également été déterminante dans cette période. Trécy lui a exposé ses difficultés, et cette femme, avec « toute sa bienveillance et son amour et son soutien », a pris son problème « à bras-le-corps ». Elle lui a trouvé de l’homéopathie pour booster la lactation et a commandé un tire-lait. Le tire-lait, bien que peu utilisé longtemps, a permis de relancer la production de lait quand les compléments diminuaient la succion. Cette période a été marquée par une « bonne dose de sororité« , principalement des rencontres avec d’autres femmes qui l’ont aidée à persévérer.

Le succès fut au rendez-vous. Trécy allaitait son fils Priam, et celui-ci prenait « un kilo et quelques chaque mois au sein ». Elle allait régulièrement chez le pédiatre et se rassurait avec sa balance à la maison. Cette réussite l’a emplie de fierté.
Après 17 mois d’allaitement, même si le lait n’est plus la seule source d’alimentation, il reste un « moment de réconfort, un moment d’apaisement ». Trécy a même constaté qu’elle avait « mieux vécu son postpartum » avec Priam. Notamment grâce aux hormones du bonheur et du sommeil sécrétées pendant l’allaitement. Le sommeil fut d’une meilleure qualité, car elle n’avait pas à se lever pour préparer des biberons. L’allaitement, pour elle, n’est pas seulement nourrir, c’est aussi réconforter. Elle a d’ailleurs abandonné la tétine avec Priam, contrairement à Connor, car cela lui simplifiait le quotidien.

 

 

  Les Défis Persistants et l’Importance du « Village »

 

Le village

Malgré la beauté de l’expérience, l’allaitement peut présenter des difficultés comme les crevasses. Souvent dues à une mauvaise mise au sein. C’est pourquoi Trécy insiste sur l’importance de se rapprocher de professionnels spécialisés en allaitement. Elle a réalisé que tous les professionnels de santé ne sont pas formés spécifiquement sur ce sujet. Il est donc crucial de « bien choisir son professionnel » et de ne pas hésiter à en consulter plusieurs pour « construire sa petite équipe ». En effet, comme le dit l’adage africain, « il faut un village pour élever un enfant« .

Pourtant, en Occident, ce « village » fait souvent défaut. Trécy a ressenti ce « vide » dont parle le livre « Mon corps après bébé » de Bernadette de Gasquet. Elle décrit un vide institutionnel, social, psychologique et physique. Après l’accouchement, avec la chute hormonale, les tranchées et le retour de couches, les mères sont confrontées à un bouleversement immense. Trécy estime qu’il y a encore beaucoup à faire pour améliorer l’accueil de la maman et de l’enfant dans nos sociétés. Par exemple, il y a très peu de lieux pour allaiter tranquillement en public, et les espaces pour les familles sont rares dans les transports ou autres lieux.

 

Le repos

Un autre point fondamental soulevé est le repos. Le Dr de Gasquet souligne que le repos est le plus impactant pour la rééducation du périnée dans les premières semaines post-naissance. De même, pour l’allaitement, le repos est vital, car la fatigue réduit la production d’ocytocine. Le « mois d’or » des sociétés traditionnelles, où la mère reste alitée et entourée, n’existe pas chez nous. Trécy, souvent seule avec ses enfants et sans choix de se reposer, a dû « lâcher prise » sur certaines attentes. Comme le fait d’avoir une maison toujours rangée. Sa priorité est devenue son repos et le bien-être de ses enfants.

La difficulté à demander de l’aide est un thème récurrent chez les jeunes mamans. Trécy, malgré sa vaillance, a parfois eu du mal à l’admettre. Les lieux comme l’unité père-mère-bébé, bien qu’utiles, peuvent renvoyer la maman à ses difficultés. Elle a apprécié des initiatives plus légères comme « Le Studio Chouette« , un café avec un espace de jeu et des ateliers, qui permet de faire des rencontres sans se sentir stigmatisée par ses problèmes. Elle a pu trouver de l’aide pour emmener son fils à l’école, et une amie est venue l’aider pour les repas et les tâches ménagères. Cependant, le soutien professionnel a un coût, ce qui peut être un frein financier important. Pour Trécy, la solution idéale reste d’avoir sa famille à portée de main.

 

    son Chemin Professionnel et ses Ressources 

     

    Son expérience de la maternité a profondément transformé Trécy et l’a inspirée professionnellement. En tant que danseuse, elle a créé « MomDance With You » avec l’idée de concilier sa passion et son désir de rester proche de ses enfants. Elle a exploré le portage et a même co-animé des ateliers de danse portage. Son projet s’est ensuite élargi pour inclure le mouvement en général, la danse prénatale et postnatale, en collaboration avec des sages-femmes.

    Aujourd’hui, avec deux enfants, son projet évolue vers « Form’en famille », incluant désormais les papas, les grands-parents et la famille élargie. Elle souhaite créer des bulles de décompression et des moments de qualité, où la danse et le mouvement favorisent le bien-être et la relation parent-enfant. Ce projet, qu’elle amènera avec elle en allant retrouver sa famille dans l’Ouest de la France, est une illustration concrète de la façon dont les défis personnels peuvent donner naissance à des initiatives positives.

    Pour les mamans qui traversent des moments similaires, Trécy recommande plusieurs ressources inspirantes :


    Livres

    Comptes Instagram :

    Retrouver Trecy sur les réseaux :

    @formenfamille

     

     

    Conclusion : Un Message d’Espoir et de Force

     

    Trécy nous partage une aventure incroyable, celle de la maternité, qu’elle décrit comme une « profonde transformation ». Malgré les difficultés rencontrées, elle en retire un immense bonheur et le sentiment d’avoir grandi, de s’être rapprochée de la femme qu’elle aspire à être. La fierté d’avoir surmonté ces épreuves lui apporte aujourd’hui une grande sérénité.

    Son message aux mères est clair : « Tout est temporaire ». Les moments difficiles passent. Elle encourage à « oser parler », à « oser aller chercher le soutien » et surtout à « se faire confiance ». Chaque femme a en elle les ressources nécessaires pour faire face. Et au-delà de la confiance, le soutien est la clé primordiale, un « trousseau primordial ». La sororité, le soutien mutuel entre femmes, joue un rôle essentiel dans ce parcours.

    Ce témoignage vibrant de Trécy est un appel à la bienveillance envers soi-même, à la reconnaissance de nos propres forces, et à l’importance vitale de l’accompagnement et du soutien pour traverser les défis de la maternité. N’oubliez jamais : vous n’êtes pas seules.

     

    Découvrir l’épisode complet :

    Pour écouter l’épisode en question, rdv sur toutes les plateformes d’écoute. 

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